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Unique en France, la bibliothèque de sociologie du CNRS est fermée depuis plus d'un an. Symptomatique.

Dans la vitrine, spécialement décorée pour l'occasion, une pancarte donne le ton : " Sociologues contre [url=http://www.gotprintsigns.com/monclerpascher/]doudoune moncler[/url] le ?bon sens? néo-libéral ". Au pied de l'imposante fa?ade de l'Institut de recherche sur les sociétés contemporaines (IRESCO), un échantillon de publications de sociologie est exposé à la curiosité des badauds du XVIIe arrondissement de Paris. Un exemple : " Intérim, flexibilité et bien-être intérieur ". Un clin d'éil ironique de sociologues désabusés. Ici, on se bat pour maintenir les sciences humaines et sociales à l'ordre du jour des débats sur l'avenir de la recherche. Six laboratoires sur les neuf que compte l'institut n'ont plus de directeurs depuis peu. Tous ont démissionné de leurs fonctions.
Triste co?ncidence pour les chercheurs : il y a deux jours, cela faisait un an que l'unique bibliothèque de sociologie en France est porte close. Les 46 000 monographies et 1 500 collections de périodiques dorment depuis le 17 mars 2003 sans que les sociologues puissent les consulter. À cette date, la direction du CNRS profite du départ du conservateur pour restructurer la bibliothèque, [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] " ce qui en [url=http://www.davidhabchy.com]barbour factory shop[/url] soi n'est pas scandaleux ", explique Marie-No?lle Postic, secrétaire de rédaction de lla Revue fran?aise de sociologie.. Seuls trois agents sur huit demeurent alors pour assurer " une veille ". Officiellement, cette structure, " parfaite " aux dires d'Hervé Serry, jeune chercheur, devait rouvrir le 1er janvier 2004. Mais depuis, pas de nouvelles. La serrure a été changée et 400 des 500 abonnements aux revues ont été interrompus. " C'est un préjudice important pour les chercheurs, surtout pour les doctorants et les jeunes enseignants-chercheurs ", développe Marie-No?lle Postic. Les bibliothèques universitaires ne possèdent pas en [url=http://www.ilyav.com/isabelmarant.php]isabel marant sneakers[/url] effet la même richesse documentaire.
" De nombreux chercheurs étrangers [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] prenaient des années sabbatiques pour venir ici ", regrette Héléna Hirata, nouvelle ex-directrice de laboratoire. Karima Guenfoud, jeune chercheuse, a terminé sa thèse en allant consulter des ouvrages [url=http://www.mquin.com/parajumpers.php]doudoune parajumpers[/url] à la FNAC Saint-Lazare. " J'emmenais un tas de bouquins au café du magasin et je n'achetais que ceux dont j'avais absolument besoin ", raconte-t-elle. Même tour de passe-passe pour Sophie Pochic, qui partageait ses recherches entre deux bibliothèques universitaires " où l'on ne peut pas emprunter les livres ". " Nous n'avons pas de cyclotron ou d'accélérateur de particules. Cette bibliothèque est notre ?équipement lourd? ", commente Patrice Pinell, directeur de [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich[/url] recherche à l'INSERM et au Centre de sociologie européenne (CSE).
Au milieu de l'impressionnant dédale de couloirs, dans une salle de réunion où [url=http://www.giuseppezanottisoldes.com]giuseppe zanotti[/url] sont stockés quantité de vieux ordinateurs, les sociologues s'attardent sur le sort qui leur est réservé. [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour sale[/url] " Cette bibliothèque n'est qu'une manifestation parmi d'autres de l'asphyxie du CNRS en manque de postes et de crédits ", racontent-ils en chéur. Ils s'inquiètent de la stratégie de transformation du système de recherche. L'IRESCO n'est pas épargné par les restructurations de " [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] quelques experts auto-proclamés ", fustige Patrice Pinell. " C'est caractéristique de l'actuel mode de gouvernement de la recherche. On décide pour nous ", poursuit-il. [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] " Par le biais de ces restructurations (qui tendent vers des laboratoires plus gros et moins nombreux ? NDLR), on tente de récupérer le pouvoir sur la recherche ", analyse Hervé Serry, chercheur " bénévole " depuis qu'il a perdu sept mois de droit aux ASSEDIC. Pour lui, " le contre-pouvoir des sociologues est compromis par des modèles qui ne garantissent pas l'autonomie des chercheurs ". Claude Fosse-Poliack, chargé de recherche au CNRS, elle aussi au CSE, l?che : " Le contrat de mission ou les CDD proposés aux jeunes chercheurs s'inscrivent dans le démantèlement des services publics. " Les chercheurs insistent. Il est important pour eux de [url=http://www.giuseppezanottisoldes.com]giuseppe zanotti soldes[/url] faire comprendre que les 550 CDD contre lesquels ils se battent ne sont pas dérisoires, mais d'indispensables postes statutaires. " Il faut donner du temps, de la sécurité aux chercheurs, explique Patrice Pinell. Auquel cas, ils ne produisent rien de gênant pour le pouvoir. "
Point de levier de ce mode de fonctionnement : la précarité. Même à bac + 10. Au catalogue des " petits boulots de subsistance " : veilleur de nuit, caissière, baby-sitting, standardiste, etc. Comble du paradoxe : Karima Guenfoud vient de décrocher un contrat pour mener une étude sur les conséquences de la précarité sur la santé de jeunes travailleurs. Dotation : mille euros par mois. " Je suis presque plus précaire que les personnes que je vais rencontrer ", dit-elle, dépitée. Sophie Pochic surenchérit : " Les ASSEDIC, c'est LE financeur des fins de thèse. " La sociologie, un sport combattu.

V. D.
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