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hollister uk A Pyongyang, les lendemains qui chang

 
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gkjkeg73ly




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PostPosted: Sat 14:23, 31 Aug 2013    Post subject: hollister uk A Pyongyang, les lendemains qui chang

Contrairement au Pékin mao?ste qui conservait des traces de la prérévolutionnaire ou à Hano? qui a longtemps superposé la ville communiste drapée de rouge à la cité coloniale fran?aise, la capitale nord-coréenne est une ville pratiquement sans mémoire. [link widoczny dla zalogowanych] Réduite en cendres par [link widoczny dla zalogowanych] les bombardements américains pendant la guerre de Corée, Pyongyang fut reconstruit ex nihilo à la gloire de son dirigeant Kim Il-sung. La capitale nord-coréenne se veut l'expression spatiale d'une geste révolutionnaire identifiée à un homme : omniprésent par ses statues, portraits, calligraphies gravées en caractères rouges sur des stèles ou des plaques marquant son passage, Kim Il-sung est à l'horizon de la vie de tous - et sur le coeur de chacun avec les badges à son effigie sur fond de l'emblème de la RPDC. Il est désormais associé à son fils décédé en décembre, : beaucoup de Coréens portent les deux badges c?te à c?te ou un seul, plus grand, en forme de drapeau, sur lequel figurent les deux visages.
Une nouvelle génération à laquelle appartient Kim Jong-un, plus informée de la réalité extérieure, commence à . Bien qu'il s'inscrive dans la lignée des a?eux, le régime cherche à se une image rajeunie, comme en témoigne le renouvellement des présentatrices à la télévision d'Etat. Sous la chape de la dictature, la société [link widoczny dla zalogowanych] se met lentement en mouvement. Jusqu'où cette évolution sera-t-elle tolérée ?
La dernière "renaissance" de Pyongyang n'est pas tant marquée par la construction de monuments à la gloire de celui-ci que par des aménagements urbains qui rendent la ville moins austère. Au gigantisme monumental Pyongyang a ajouté la verticalité. Le plus impressionnant des nouveaux gratte-ciel est le pyramidal H?tel Ryugyong (300 mètres). Commencé en 1987, il resta pendant vingt ans un squelette de béton, amer symbole des revers du pays. Son extérieur de verre et d'acier achevé en 2011 miroite désormais au soleil - mais l'aménagement intérieur est inachevé.
Le "président pour l'éternité" - honorifique conféré à Kim Il-sung après sa mort - scande aussi le temps national. Depuis 1997 a été introduit un calendrier calqué sur le système des ères dynastiques de l'Asie sinisée qui commence avec l'année de sa naissance : 1912 devient ainsi "Juche 1" en référence à l'idéologie Juche qui fait de l'indépendance la valeur suprême. Doctrine exaltant l'identité nationale, elle a progressivement supplanté le marxisme-léninisme. Dès les années 1950, le nationalisme avait [link widoczny dla zalogowanych] été élevé par Kim Il-sung à un degré inconnu ailleurs dans le monde communiste. Renforcée au cours du conflit sino-soviétique et davantage à la suite de l'effondrement de l'URSS, l'idéologie juchéenne est devenue le dogme unique de la RPDC.
Le magasin moderne Pothongang-Ryugyong au [link widoczny dla zalogowanych] centre de la capitale rappelle une grande surface d'une ville de province japonaise avec ses rayons fournis en vêtements, appareils ménagers, cosmétiques, alcools, jouets ou ameublement. On y fait ses emplettes dans un panier et on règle à des caisses équipées de système de paiement par carte (mais débité en étrangères).
C'est aux [link widoczny dla zalogowanych] abords de la place Kim Il-sung que la transformation de la ville est la plus saisissante. L'avenue Changjon avec sa dizaine de gratte-ciel et la nouvelle esplanade adjacente, en contrebas de pentes verdoyantes de la colline Mansu, dotée de prises de lumière en c?nes, ainsi que le nouveau Thé?tre du peuple de forme circulaire donnent un aspect moderne au de la ville. Les gratte-ciel sont des immeubles d'habitation encore inoccupés mais brillamment illuminés - du moins tant qu'a duré la "fête". Dès que l'on quitte le coeur idéologique, la ville est déjà moins éclairée.
Par dizaines de milliers, les habitants ont pomponné la ville jusqu'au dernier moment : accroupis, enlevant les mauvaises herbes des plates-bandes, plantant des fleurs un peu partout, balayant les chaussées, repeignant les rambardes des ponts... Ils n'étaient pas au bout de leurs peines car le 15 avril, ils étaient mobilisés pour la "fête".
Au cours des cinq dernières années, Pyongyang et, dans une moindre mesure, les grandes villes de province ont vu appara?tre une nouvelle couche de petits marchands, d'intermédiaires, de grossistes et d'entrepreneurs qui opèrent souvent à la lisière de la légalité. L'augmentation rapide du nombre de de marques étrangères (parfois de ), les quatre grands marchés couverts de Pyongyang qui regorgent d'alimentation et de biens de , la vente à la sauvette dans les rues et les magasins de produits importés sont révélateurs d'une embryonnaire de consommation, réservée à l'élite grossie de "nouveaux riches".


Bien que la mise en scène du régime par lui-même atteigne des sommets, Pyongyang, où résident l'élite et une population à la loyauté éprouvée, n'est pas qu'un vaste décor : la physionomie de la ville et les modes de vie ont profondément changé au cours des dix dernières années. Et les rares échanges avec les habitants, qui ne vont guère au-delà de la plaisanterie, au risque de n' que des réponses convenues, sont chaleureux et sans animosité. Pyongyang, 3 millions d'habitants, est une ville peu asiatique : pas de lacis de ruelles, de marchés à l'effervescence colorée. S'étendant sur cinq collines, aéré, percé d'immenses avenues, tiré au cordeau pour ce qui est donné à au visiteur, bucolique le long des berges du fleuve Taedong, Pyongyang a donné au grandiose prolétarien des dimensions phénoménales.
La prolifération des téléphones portables (un million en service) qui ne fonctionnent qu'à l'intérieur du pays et les va-et-vient autorisés ou clandestins de part et d'autre de la frontière chinoise ont partiellement entamé le contr?le sur l'information. L'usage des ordinateurs se répand rapidement mais les Coréens ont seulement accès à un Intranet. Les DVD de , entrés illégalement et copiés sur clés USB, circulent sous le manteau - non sans risques.

D?S L'AUBE, LA A ?T? CANALIS?E vers les grandes avenues aux alentours de la place Kim Il-sung où ont eu lieu des cérémonies mobilisant pratiquement toute la ville. Commencée par une revue militaire suivie d'un feu d'artifice, la "fête" s'est achevée par un bal avec des milliers de couples dansant sur la place. Les femmes portaient les vaporeuses robes traditionnelles aux teintes chatoyantes. Des extravagances qui ont laissé les étrangers admiratifs des capacités chorégraphiques des organisateurs et perplexes devant ce dispendieux rituel pa?en dans un pays dont une partie de la population souffre de malnutrition. Une liesse programmée, néanmoins ressentie par beaucoup comme un moment de [link widoczny dla zalogowanych] joie non feinte après tant d'efforts.
Pyongyang s'est transformé au rythme de la vie de Kim Il-sung. Chaque décennie, son anniversaire a scandé de nouvelles phases de l'aménagement de la ville. Ainsi, la gigantesque statue de l'esplanade Mansu fut érigée pour ses soixante ans. Dans l'axe de l'esplanade, de l'autre c?té du fleuve, se dresse la tour Juche (150 mètres) surmontée d'une flamme rouge brillant comme un fanal dans la nuit. [link widoczny dla zalogowanych] Inaugurée pour son 70e anniversaire (1982), elle est composée de 25 500 blocs de granit blanc : un pour chaque jour de l'existence du "Grand Dirigeant".
Cette économie de marché, qui permet de aux deux tiers de la population (le dernier tiers, dépendant du système de distribution publique, est le plus touché par la pénurie alimentaire), a engendré de profondes mutations sociales, accentuant les disparités sociales entre ceux qui en profitent et la majorité qui n'en per?oit que des miettes.
LA C?L?BRATION DU CENTI?ME ANNIVERSAIRE de la naissance de Kim Il-sung qui doit une ère nouvelle — celle d'"un pays fort et prospère" — fusionne l'amour de la patrie et l'adulation vouée au "président pour l'éternité" dont la dépouille embaumée repose au palais Kumsusan - où elle sera bient?t rejointe par celle, embaumée également, de Kim Jong-il.
Ces images d'une ville paisible et pavoisée tranchent avec celles généralement attachées à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) : régime totalitaire, dynastie familiale depuis plus d'un demi-siècle, essais de missiles, programme et brutale répression. Selon [link widoczny dla zalogowanych] les organisations humanitaires internationales, 150 000 prisonniers sont détenus dans des camps de travail aux conditions de vie "inhumaines". Le visage avenant de Pyongyang, qui accueillait la semaine dernière plus de 150 journalistes étrangers, ne gomme pas cette noire réalité. Mais il montre une autre facette de ce pays qui n'est pas que pure mise en scène. Pyongyang, vitrine du régime, est certes loin de refléter les conditions de vie du reste du pays. Même dans la capitale, des quartiers périphériques aux rues non asphaltées et aux immeubles vétustes sont loin du Pyongyang pimpant exhibé. Il n'empêche : avec sa circulation plus nourrie, ses magasins de produits importés, ses nouveaux gratte-ciel illuminés comme des sapins de No?l, la ville ne donne pas l'impression d'être la capitale d'un Etat moribond.
Les transformations [link widoczny dla zalogowanych] de Pyongyang reflètent la lente évolution de la société. La dernière inauguration à laquelle a participé Kim Jong-il, deux jours avant sa mort en décembre, était le grand magasin Kwangbok (dont le capital est à 60 % chinois). Il attire des foules de clients. L'effondrement du système de distribution publique et la famine de la seconde partie des années 1990 (600 000 à un million de morts) ont donné naissance à une économie parallèle. D'abord de survie, elle s'est transformée en une économie de marché de facto.

Dans la rue, des femmes sont habillées et maquillées comme à Tokyo ou à Shangha?. Certaines [link widoczny dla zalogowanych] portent les cheveux longs, légèrement éclaircis et ondulés, alors qu'auparavant les chevelures sages et noires étaient de mise. Même lorsque les vêtements sont plus modestes, ils ne sont pas exempts de coquetterie. Les magasins, les kiosques sur la place de la gare ou dans d'autres lieux fréquentés de Pyongyang qui vendent des hamburgers locaux, des casse-cro?te et des glaces ou les parcs d'attractions sont révélateurs de l'évolution des modes de vie. "Nous sommes nous-mêmes surpris par ces changements", dit une jeune femme, visiblement aisée, au cours d'un furtif échange dans le magasin Pothongang-Ryugyong.
A c?té de la gigantesque statue de bronze du "Grand Dirigeant" en majesté, indiquant la voie de son bras levé, sur l'esplanade de la colline Mansu, tr?ne désormais celle, aussi monumentale (20 mètres de hauteur), de Kim Jong-il. La statue du père a été refaite à l'identique. Seul le visage a changé : il est souriant, ce qui n'était pas le cas de celle érigée en 1972. A longueur de journée, des groupes viennent déposer des bouquets de fleurs à [link widoczny dla zalogowanych] ses pieds et se après s'être inclinés à l'équerre. Elle est flanquée de deux immenses hauts-reliefs en forme de drapeau déployé représentant les héros de la lutte contre le colonialisme japonais (1910-1945) et les b?tisseurs de la Corée socialiste. C'est de la guérilla antijaponaise qu'il mena que Kim Il-sung tira la légitimité dont héritent ses descendants.
Depuis des mois, Pyongyang fait peau neuve. Ravalement, repl?trage des fa?ades, réfection des chaussées et des trottoirs, nouveaux magasins et restaurants, parcs d'attractions, nouveaux thé?tres et cinémas, immeubles d'habitation de 40 à 50 étages surgis de terre comme bambou après la pluie. "Plus haut ! Plus vite !" exhortaient des banderoles sur les chantiers. Mobilisant ouvriers, soldats et étudiants ("jeunes volontaires"), ces milliers de "b?tisseurs" rappelaient les "brigades de choc" qui reconstruisirent la ville au lendemain de la guerre de Corée (1950-1953).

la réponse. Leur espièglerie est inattendue : nous sommes place , au coeur de Pyongyang, la capitale du pays le plus fermé du monde qui s'est entrouvert pour la commémoration en grande pompe du centième anniversaire, le 15 avril, de la naissance du "Père de la nation", Kim Il-sung (1912-1994), et de la consécration de son petit-fils, , ?gé d'une trentaine d'années, devenu "dirigeant suprême".
Pressés ou nonchalants, des passants se croisent sur le large quadrilatère où ont lieu les grands rassemblements dans une nuée de drapeaux rouges. Le portrait de Kim Il-sung tr?ne sur le ministère de l'agriculture qui ferme la place sur l'un des c?tés. Dominée par le monumental Palais des études du peuple aux toits verts recourbés aux extrémités, celle-ci s'ouvre sur le fleuve Taedong. C'est la tombée du jour, sur ses berges plantées de saules pleureurs, des couples se promènent en se tenant par la main, des enfants chahutent. D'autres font la queue devant les marchands de glaces. L'échec du tir d'une fusée porteuse d'un satellite d'observation terrestre, le 13 avril, n'a guère entamé l'atmosphère festive de Pyongyang. Annoncée le lendemain dans , l'organe du parti, l'explosion en vol de la fusée a été présentée comme une de ces tentatives qui sont "la clé des succès futurs". Et jusqu'à la veille du jour J, les habitants étaient affairés à la ville.
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